Le 14 et le 15 novembre 2023, notre collègue Alexis HAY se rendait chez l’entreprise ALSTOM à La Rochelle avec deux enseignants de l’école d’ingénieur Polytech Angers (Bruno Castanier et Abdessamad Kobi) et une quarantaine d’étudiants de la promotion de 4A Qualité, Innovation et Fiabilité (QIF).
L’objectif de Bruno Castanier était de délocaliser son cours en « Fiabilité opérationnelle » afin que les étudiants puissent avoir un meilleur aperçu de l’application en contexte professionnel de cette matière.
Retour sur ces deux journées riches en apprentissage pour les étudiants !
Un contexte professionnel stimulant
Ces deux journées étaient organisées en collaboration avec Christophe Le Stir, responsable “métier ingénierie services” chez ALSTOM et alumni de Polytech (anciennement ISTIA).
Les journées étaient très rythmées avec les conférences des différents intervenants d’Alstom, les visites du site et les exercices plus théoriques de résolution de problèmes inspirés de ceux qu’Alstom pourrait rencontrer.
Les étudiants ont adoré discuter avec des anciens étudiants de l’école Polytech aujourd’hui en poste chez ALSTOM. Leurs interventions ont ainsi pu les éclairer sur l’application en contexte de la matière qu’ils étudiant. Évoquer les exercices réalisés en TD avec des ingénieurs en fonction a permis aux étudiants de mieux comprendre les outils et méthodes utilisés.
Les étudiant ont ainsi pu réaliser l’intérêt la “sureté de fonctionnement” en immersion dans un secteur industriel d’exception où de nombreux projets ambitieux et innovants sont en chantier comme la mise en opération du TGV2020 avec une exploitation commerciale prévue en 2025.
Un dispositif pédagogique bien pensé
Quelques mois avant cette visite, Bruno Castanier a pris contact avec Alexis Hay, l’ingénieur pédagogique rattaché à l’école Polytech afin d’être accompagné dans la réalisation de ce dispositif pédagogique.
L’enseignant souhaitait plonger ces étudiants dans une démarche expérimentale hypthético-déductive afin que ces derniers puisent résoudre des problèmes complexes inspirés de ceux rencontrés chez ALSTOM. Dans ce type de démarche, les étudiants doivent d’abord partir des conséquences d’un fait (détection d’une panne, défaillance, arrêt de service, test d’efficacité, etc.) qu’ils doivent d’abord formuler sous la forme d’un problème. À partir de leurs connaissances acquises durant les TD précédents, les étudiants devaient émettre des hypothèses (parfois divergentes) et sélectionner celle qui pouvait expliquer le le problème. Les étudiants devaient ensuite être en capacité de concevoir la (les) méthode(s) permettant de de vérifier et d’analyser les résultats. Après avoir eu accès aux bases de données, les étudiants pouvaient tester leurs hypothèses, observer les résultats. Cette phase d’interprétation permettait alors aux étudiants de tirer des conclusions sur le fait étudié. Transposée au contexte professionnel, cette démarche pourra être utilisée pour prédire des pannes, anticiper les défaillances, définir des plans de maintenance préventives, etc. [1]
Il souhaitait que les étudiants puissent être autonomes dans leur démarche mais qu’on puisse également les aider dans leur cheminement (sans leur donner de solutions) si certains avaient besoin d’aide.
L’enseignant a donc d’abord résolu les quatre problèmes qu’il voulait soumettre en se mettant à la place de ses étudiants. Cela lui a permis d’identifier des étapes dans la résolution de problèmes et de repérer les éléments de cours que ses étudiants auraient à remobiliser par eux eux-mêmes (dans les TD précédents) et les aides qu’il était possible de leur apporter durant la démarche.
Pour que les groupes soient vraiment autonomes, les consignes, les ressources et les aides étaient libérées progressivement grâce à la fonctionnalité de « restrictions d’accès » et du « mode groupe » proposés par notre plateforme d’apprentissage en ligne Moodle.
Lorsque l’enseignant jugeait que les étudiants étaient suffisamment avancés dans leurs réflexions, il demandait à Alexis de libérer des ressources supplémentaires (ex : bases de données). Si certains groupes étaient en difficulté, des aides étaient alors rendues disponibles sous la forme de questionnaires à réponses ouvertes afin que les étudiants réfléchissent sur leur méthode plutôt que d’avoir directement la solution.
L’espace Moodle a ainsi facilité la différenciation pédagogique pour les groupes qui avançaient à des rythmes différents en fonction de la difficulté des problèmes, toujours sous l’œil vigilant des deux enseignants présents. Les démarches de résolution de problème envisagées par les étudiants étaient ensuite présentées oralement par certains groupes devant les enseignants et Christophe Le Stir (ALSTOM). Une grille d’évaluation était disponible dans l’espace Moodle pour évaluer cet oral. Enfin, les étudiants ont pu compléter une enquête de satisfaction sur ce dispositif pédagogique à la fin de ces deux jours très stimulants !
Quel bilan ?
Nous sommes encore en train de faire remonter les retours d’expériences d’étudiants et de les analyser. Des pistes d’amélioration sont déjà identifiées concernant l’évaluation et les problèmes proposés, mais les étudiants sont pleinement satisfaits de ces deux jours passés en immersion dans l’entreprise !
Une opération gagnante-gagnante pour l’école qui valorise la qualité de l’enseignement qu’elle dispense ainsi que les compétences développées des étudiants, tandis que l’entreprise en profite pour communiquer sur les opportunités de carrière au sein de ses équipes !
Nul doute que des CV seront déposés par les étudiants et que l’entreprise les attend déjà pour les étudier attentivement. Polytech et ALSTOM se disent d’ailleurs partants pour renouveler l’expérience l’année prochaine !