ChatGPT, qui es-tu ?

La journée du 16 janvier a donné la part belle à ChatGPT. En effet, après une conférence matinale de Jean-Michel Richer [lien vers l’article] sur l’utilisation raisonnée de l’outil, un atelier animé par Alexis Hay et Thomas Desserrey du Lab’UA, lui était dédié l’après-midi.

Pour celles et ceux qui n’avaient pas suivi la conférence du matin, un petit rappel de ce qu’est ChatGPT est proposé par les animateurs. Cet agent conversationnel, développé par la société Open AI, permet de répondre à des questions aussi nommées « requêtes » ou « prompts ». Pour cela ChatGPT se nourrit de corpus de textes et rédige des réponses par prédiction des mots à suivre. En fait, ChatGPT ne comprend pas la question, mais analyse les mots, la sémantique et la syntaxe (apprentissage linguistique) et apporte la suite de mots la plus logique en réponse. Ainsi, plus le prompt est précis, plus la réponse apportée sera pertinente. Parfois l’outil peut se tromper, mais bien souvent les erreurs sont vite corrigées. D’ailleurs, peut-être qu’un jour, ChatGPT ne fera plus d’erreurs…

Il est également possible de trouver des intelligences artificielles spécialisées pour la littérature scientifique :

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les « 11 fiches d’outils d’IA pour l’enseignement et la recherche » (Université du Québec à Montréal).

Utilisation d'agents conversationnels par les étudiants

Pour cette première activité les participants sont invités à noter sur des post-it les usages possibles des agents conversationnels par les étudiants dans le cadre de leur discipline.

Les post-it sont ensuite à placer sur le repère suivant :

Le repère présenté est délimité par une abscisse et une ordonnée. La ligne des abscisses présente l'intérêt pédagogique. Plus on va à gauche, plus l'intérêt est négatif, plus on va droite, plus l'intérêt est positif. La ligne des ordonnées présente l'acceptabilité ou non de l'usage. Plus on va en haut, plus l'usage est acceptable, plus on va en bas, moins l'usage et acceptable.

Voici quelques exemples de retours :

Intérêts pédagogiques négatifs pas ou peu acceptables

  • Faire le résumé d’un article scientifique : cela peut faciliter la compréhension de l’article pour des étudiants en début de formation (non familiers avec les articles scientifiques), mais pour les étudiants avancés s’ils ne creusent pas le sujet, cela n’a pas d’intérêt. Il y a des bases à connaitre (structure d’un article, identifier la problématique) avant d’utiliser ChatGPT
  • Faire une requête sans interroger la réponse (esprit critique)

Intérêt pédagogique négatif mais acceptable

  • Proposer un plan (plutôt pour des étudiants en première année)

Intérêts pédagogiques positifs et acceptables

  • Générer des images
  • Effectuer des recherches
  • Toutes les choses qui ne sont pas évaluées en tant que telles dans la formation, mais dont ChatGPT apporte un gain de temps

Finalement, pour identifier les effets positifs et négatifs de ChaGPT dans sa formation, il faut avant toute chose se poser la question suivante : quelles connaissances et compétences souhaite-t-on faire acquérir à nos étudiants ?

Les usages des intelligences artificielles par les étudiants

Alors qu’on aurait tendance à croire que les intelligences artificielles telles que ChatGPT sont beaucoup utilisées pour copier des ressources, une enquête menée en 2023 par les sociétés Sphinx et Compilatio sur les usages de l’intelligence artificielle par les étudiants montre une vision différente des choses… !

En effet, le premier usage relevé est avant tout de s’immerger dans un sujet.

Usages (déclaré) de l’IA par les étudiants :

Graphique présentant les usages des intelligences artificielles par les étudiants. Voici la liste des usages et les pourcentages exprimés : - S'immerger dans un sujet : 51% - Reformuler un contenu : 28% - Copier-coller un contenu : 9% - Traduire un texte : 6% - Autres usages : 6%

Testons ChatGPT !

Répartis en 4 ilots, les participants doivent se mettre dans la peau d’un étudiant qui fait usage de ChatGPT dans un but précis. Ci-dessous retrouvez les différents profils et les résultats des tests menés :

Premier profil : Kévin doit réaliser un devoir maison. Il pense le soumettre à ChatGPT pour voir comment il peut l’aider.

Résultats et commentaires : ChatGPT permet d’aider à la structure du devoir mais l’analyse et l’interprétation des résultats trouvés restent à la charge de l’étudiant.

Deuxième profil : Manon doit préparer un oral de 10 minutes. En panne d’inspiration, elle demande à ChatGPT de lui produire le contenu de son oral.

Résultats et commentaires : ChatGPT propose bien un plan pour la structure de l’oral. Toutefois il reste vague et s’appuie sur des généralités.

Troisième profil : Grégory souhaite se préparer à son examen. Il demande à ChatGPT de lui produire une fiche de révision.

Résultats et commentaires : dans les test menés ChatGPT a généré une liste des thématiques à réviser. Les enseignants ont également demandé à ChatGPT d’ajouter des exercices à faire. Des prompts différents ont été utilisés afin de demander à ChatGPT de produire des exercices de plus en plus compliqués (plutôt satisfaisant).

Quatrième profil : Éléa souhaite se remettre à niveau pour démarrer correctement son année de L1. Elle utilise ChatGPT pour s’aider.

Résultats et commentaires : l’usage de ChatGPT s’avère pertinent. Les tests menés sur l’identification de thèmes à réviser dans les matières demandées sont qualitatifs et convaincants. Une attention particulière est à avoir sur la rédaction du prompt.

Conclusion

ChatGPT est un outil qui peut aider les étudiants dans leurs apprentissages, mais encore faut-il savoir comment l’utiliser. Il convient donc de les accompagner dès le départ sur l’utilisation des intelligences artificielles génératives, par exemple en précisant leurs usages dans le syllabus de cours. L’enquête de Sphinx et Compilatio montre également que les étudiants et enseignants sont pour une règlementation de l’usage de ces intelligences artificielles dans l’enseignement supérieur.

Étant donné que l’utilisation des IA génératives sera abordée (et acceptée !) de manière différente selon les disciplines, il semble peu judicieux de définir des règles à l’échelle de l’établissement. Il apparaît dès lors que ces usages doivent être contractualisés avec les étudiants dans le contexte de chaque enseignement.