Rédiger un syllabus de cours

Qu’est-ce qu’un syllabus de cours ? Quelles informations y faire figurer ? Comment le rédiger, le présenter ? Cet article tend à l’expliciter et vous apporter quelques astuces d’élaboration.

Un syllabus, qu’est-ce que c’est ?

Le syllabus est un document élaboré par l’enseignant, à l’attention de l’étudiant, qui présente l’enseignement dans sa globalité et réunit l’ensemble des informations utiles à son apprentissage. On y retrouvera les objectifs pédagogiques, le déroulement des séances ou chapitres, les modalités de cours et d’évaluation, des conseils et méthodes, des informations pratiques, …

Cette vue d’ensemble de l’enseignement vise à éclairer l’étudiant sur ce qui l’attend et sur ce qui est attendu de lui. Elle lui permet d’envisager l’organisation et le travail à entreprendre. Le syllabus favorise ainsi l’implication et la réussite de l’étudiant.
C’est un support d’accompagnement de l’étudiant, un guide d’apprentissage. Il s’avère particulièrement important, pour ne pas dire indispensable, dans un enseignement hybride ou à distance.  Il peut faire l’objet d’un contrat pédagogique, un accord formalisé entre enseignant et apprenant, voire être élaboré en partie avec les étudiants.

En outre, le syllabus devient aussi un outil d’organisation et de planification pour l’enseignant lui-même (emploi du temps, découpage des séances, étapes des activités pédagogiques, …). Il permet également la transmission d’informations entre collègues, sur les contenus abordés par exemple, et facilite ainsi la concertation de l’équipe pédagogique et la coordination des enseignements.

Pas de normes, mais des éléments clés…

Rédiger un syllabus équivaut à décrire l’enseignement selon la méthode QQOQCP : Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi ?.
Nous vous proposons ci-après un tableau d’éléments de contenu d’un syllabus. Certains éléments ne concordent peut-être pas avec votre enseignement, et inversement, vous pouvez identifier des informations utiles ne figurant pas ici. Chaque enseignement est différent, chaque syllabus l’est aussi. Vous trouverez néanmoins, en gras, des indications clés, souvent essentielles au syllabus.

Déterminer et organiser les contenus d’un syllabus n’est pas toujours aisé. Il nécessite de se détacher de sa vue d’enseignant, d’auteur de l’enseignement, et se positionner à la place de l’étudiant qui ne sait rien ou presque du cours.
En effet, le syllabus tente de répondre aux questions que se pose l’apprenant avant et pendant l’enseignement. Une question est posée de manière récurrente par les étudiants ? Sa réponse est probablement à insérer dans le syllabus.

Un bon syllabus est un juste équilibre : suffisamment long et développé, et comportant ainsi toutes les informations utiles à l’apprenant, et suffisamment court et tangible pour donner à l’étudiant une vision d’ensemble, claire et concrète de l’enseignement.
Il s’agit de bien délimiter l’information. Selon les cas, des renseignements seront déjà transmis à l’échelle de la formation (dans un livret de la formation par exemple), il n’est alors pas nécessaire de les répéter dans le syllabus, ou alors faire un renvoi vers le document où ils se situent.
Inversement, les modalités ou consignes détaillées d’une séance de cours seront plutôt à développer juste avant ou au début du cours concerné. Si le cours se déroule à distance, elles peuvent être placées dans la section correspondante à la séance sur Moodle.

Quand et comment l’étudiant accède au syllabus ?

L’enseignant soumet le syllabus au début de l’enseignement, lors du premier cours, ou en amont de celui-ci.
Lors d’un premier cours en présentiel, le document peut être fourni au format papier. Il viendra alors en support de l’introduction présentée aux étudiants.
Le syllabus peut être aussi numérique, envoyé par courriel mais de préférence consultable dans l’espace de cours en ligne (espace Moodle). Dans le cas d’un premier cours à distance, la prise de connaissance du syllabus pourra alors former la toute première activité « A lire avant de commencer ».

Papier ou numérique, le syllabus est le document de référence qui accompagne l’enseignement. Au-delà de sa prise de connaissance au début du cours, l’étudiant pourra le consulter à tout moment, au fil de l’enseignement, afin d’y retrouver une information utile. Pour cette raison, il est fondamental de réunir et structurer les informations liées, et intercaler des titres afin de guider la consultation.
Il semble préférable de bien suivre la structuration établie. Prenons l’exemple d’un syllabus comprenant un paragraphe intitulé « travail de groupe » et plus loin un autre paragraphe évoquant aussi des détails pratiques sur ce même travail de groupe. Le risque ici est que l’étudiant se retrouve perdu lors de sa première lecture, l’information étant disséminée, et surtout, s’il recherche une information sur ce travail, il se dirigera vers le paragraphe ainsi titré et manquerait les renseignements qui figureraient ailleurs.

Et la mise à jour alors ?

Il est important que le syllabus reste à jour. Les étudiants peuvent s’y référer à tout moment. Ils risqueraient d’être induits en erreur ou avoir des doutes si des données y étaient obsolètes. L’opposé de l’objectif du syllabus !

Il convient, à chaque début d’enseignement (rentrée, semestre, nouveau groupe, …), de relire et adapter le syllabus pour la session qui suit. Il faudra trouver l’équilibre lors de la rédaction afin de ne pas rendre la mise à jour chronophage mais que l’étudiant retrouve bien toutes les informations utiles.

Si, pour une raison ou une autre, la mise à jour à chaque reconduction de l’enseignement n’était pas envisageable, tentez de placer des renseignements concrets en évitant les détails temporels et évolutifs.
Par exemple : si un intervenant change d’une année à l’autre, on préfèrera l’identifier par une fonction ou une structure fixe plutôt que par un nom (ex. : “la dernière séance sera une conférence donnée par un ergothérapeute”).

Le syllabus est un document de référence, il est donc préférable d’éviter de le modifier au cours de l’enseignement afin de ne pas créer de confusion chez vos étudiants. Toutefois, si une erreur est présente ou une information n’est pas claire chez les apprenants, il est opportun de revoir le syllabus. Il vous alors mieux prévenir les intéressés de la modification apportée, afin que chacun ait le même niveau d’information et ne reste pas sur une lecture erronée.

Comment le présenter ?

Un syllabus est un document écrit, synthétique, mais qui se rédige, avec des phrases (!).
Comme évoqué précédemment, il est important de le structurer avec des titres qui faciliteront la recherche de l’information. De même, des tableaux, des frises, des schémas, des icônes, ou autres éléments graphiques sont bienvenus pour aider à identifier, structurer et visualiser rapidement l’information.

Un syllabus numérique peut aussi comporter des liens : vers une section de l’espace Moodle, une classe virtuelle, un site d’information externe, une ressource type « page » sur Moodle qui entre dans des détails utiles à retrouver mais pas en première lecture du syllabus. Il peut devenir un portail central de l’enseignement.

Le syllabus engage l’enseignant et l’étudiant dans une dynamique commune. En vous adressant à l’étudiant (« vous serez … », « vous devez … » ou éventuellement « l’étudiant(e) sera… », …), le ton est personnalisé et suscitera l’implication de l’étudiant dans l’enseignement. De même, s’inclure en tant qu’enseignant(s) par « je » ou « nous » appuie cette même démarche et marque l’échange formateur-apprenant, le lien humain, en particulier si des cours se déroulent à distance.

Et le format vidéo ? Il n’est pas conseillé de réaliser son syllabus en vidéo, pour deux raisons évoquées précédemment : la mise à jour d’une information contraint à réenregistrer la vidéo et la recherche d’information est difficile sur ce média.
Toutefois, il peut être intéressant d’insérer de la vidéo dans un syllabus : pour se présenter, que les étudiants voient votre visage notamment si le cours est à distance, une animation vidéo peut aussi aider à schématiser et expliquer une information, etc. Privilégiez alors des extraits courts, les informations qui n’évoluent pas ou peu pour ne pas devoir réenregistrer la vidéo à chaque session, les informations exposées (présentation de l’enseignant, contenus abordés, …) plutôt que les renseignements pratiques plus faciles à retrouver au format écrit.